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Lenverre
4 septembre 2008

[Dérisoire]..........

jecris2

Le blanc,
je le déchire quand je veux
quand je veux je te dis, regarde !
Je le découpe, je le couvre, je le balafre
le blanc ne me fait pas peur
Ecoute
les mouches d'encre se posent sur la glace de papier et y patinent
arabesques,
envahissent, glissent
le murmure des lames, entends !
et leur stridence quand elles crissent pour m'arrêter
Mais rien n'y fera
Le blanc je le mords et l'avale, je suis le noir qui gagne et luit plus fort
tumultueux, dérangé, trop rapide,
un train d'obscurité sur l'aube morne
un fleuve d'ébène en crue sur des prairies d'hiver
le noir des insectes en nuée
qui envahit et célèbre la nuit, darde, suce et ponctue le sommeil
Je suis toute la nuit qui gobe le jour
du réel
La nuit de mon stylo
dévore la lumière du papier
en rafales forcenées
Le blanc je le froisse et le jette à la corbeille
je le pends à mes oreilles
ou en fais des voyages

Le blanc,
je le déchire quand je veux
quand je veux je te dis, regarde !
Je suis le charbon de l'éclair
dans la nuit blanche
la pluie d'ombres tombant des branches
sur l'été
Je suis le merle envolé
d'une épaule pâle
le chat ténébreux effleurant
l'ultime neige

Les mots
à la vitre salie

j'écris


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Commentaires
L
Ecris, Annie, écris encore.<br /> Le blanc je le déchire en tout petits morceaux<br /> Je le fais tomber doucement sur une maison de bois Sur un arbre découpé<br /> Il neige...
M
Il y a dans ce texte un mouvement qui m'a emportée.<br /> Ça commence "intime" et petit sur des images de feuille déchirée et de mouche, puis on monte comme un travelling arrière, on monte et de visuelles, les sensations deviennent auditives, puis gustatives: comme si les perceptions s'élargissaient. de la feuille de papier on voit tout un paysage: on est au niveau de la "vue d'avion": le fleuve, le train, les nuées, puis on monte encore et là on atteint le cosmos, l'immensité du ciel nocturne et le rêve...<br /> Et d'un coup, paf, on est tiré en arrière,là juste derrière ton épaule, toi qui viens de froisser la page, on est projeté juste à la pointe de ton stylo, où se trouvent des mondes, des possibles, des probables, des infinis...<br /> On regarde la vitre sale. Et on comprends ce que signifie le mot "écrire".<br /> J'ai le vertige.<br /> Il est magnifique, ce texte.
N
Tiens tiens l'artiste que je suis mélange les pinceaux... oublie...<br /> <br /> un petit prix pour toi sur mon blog...
A
Ah non, Nilufer, je ne viens pas de St-Dié. Pourquoi St-Dié ? Ce n'est pas si loin, les Vosges mais je suis du Doubs. Et des magnétiseurs, des r'bouteux, des barreurs, y en a à tous les coins de bois dans ma région pleine de légendes. Parfois même les hôpitaux font appel à eux.
N
...on se complète alors...tes mots me vrillent le coeur...<br /> <br /> Tu viens de St-Dié ? C'est marrant... il y a là-bas un très très bon magnétiseur, peut-être le connais-tu...
Lenverre
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