Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lenverre
19 février 2009

[Solveig Song]..........

deuxmois02Presque trois mois sans écrire. La vie qui va. Deux réveillons à préparer. Un sapin confié à Sara, ma fille. Elle a choisi de parler d'enfance, dedans des bonbons et des cotillons, le chat botté aussi, des bouts de zan, des oiseaux et de la lumière, des arc-en-ciel. Mon frère en permission, décidé à se cuiter, chansons paillardes. Pas de neige dehors, une semaine avant, oui, juste après, oui, mais pas le soir de Noël. Il y avait un chien aussi, Dino, tout droit arrivé de Sicile. Une drôle de chose, croisée entre basset pour le corps, et labrador  pour la gueule (une longue oreille triangulaire toujours dressée tandis que l'autre reste couchée) avec une once de pingouin dans la disposition des pattes de devant. Gimmick de la soirée : "quel connard, ce clébard !", mon frère aime les rimes et le chien aimait son mollet. Ma belle-mère a repris de ma foccacia, elle m'en reparle, elle en veut, je lui en ai promis pour sa sortie d'hôpital. On a eu très peur mais je crois qu'elle va mieux, qu'on peut espérer. Il a fait souvent gris sur les collines, à travers les branches, l'hiver est rude cette année, il gèle puis il neige, puis il pleut et le vent et à nouveau la neige. Des voitures s'encastrent contre des ponts, on glisse sur les trottoirs, les doigts meurent, jaune cireux, sur les volants glacés après avoir gratté les pare-brise, on souffle dedans, aux feux rouges. Les jours s'allongent tout de même un peu, le matin les écureuils ne sont plus de simples ombres chinoises sur un ciel plus sombre qu'eux, j'aperçois désormais leurs couleurs sur les branches, depuis le lit. Un oiseau que j'ai imaginé en pierre grise a soufflé toute une nuit au pied du lit, j'ai été obligée de fermer la fenêtre, son cri entrait par mes pieds nus, s'insinuait sous  chacun de mes ongles, j'appréhendais de le voir se coller à la vitre, un gouffre vertical qui m'aurait exigée. Il chassait à travers les arbres, on entendait des couinement parfois, une plainte brève et aiguë de proie transpercée. Le chat qui ressemble à Jean Gabin boîte. Je n'arrive pas à l'empoigner pour l'emmener chez un vétérinaire, il ne tient pas dans les pièges de la SPA, trop gros. Parfois je ne le vois pas pendant deux jours et je crois qu'il est mort. Quelqu'un lui a jeté un seau d'eau un jour qu'il faisait -4. Je l'ai essuyé et lui ai posé une bouillotte dans sa cabane, à côté de sa gamelle. Nouvel An. J'avais mis des paillettes sur mes cheveux que je n'ai toujours pas eu le temps de repeindre de marron juste tombé ; je m'aperçois que j'ai vieilli, j'ai des cheveux blancs dans ma frange. Je crois que j'aime bien, même si je vais bien finir par les cacher.

Janvier et l'appartement de mon frère, qui fut celui de mon enfance, dans lequel personne n'avait pu entrer depuis cinq ans. Impossible, 

deuxmois04

il refusait, clef à l'intérieur du barillet. Tenter de mettre de l'ordre au chaos. Indescriptible. Essayer toutefois d'ébaucher le tableau : toiles d'araignées en voiles épais posées sur des terrils, train fantôme, détritus, vomi, radios, chaînes, couteaux, sabres, épées, pisse dans des dizaines de bouteilles en plastique, statues, Laurel et Hardy, Adonis, un cow-boy, mille bouteilles pleines d'alcool, du verre, des bibles, des publicités, des pots de yaourt vides, du moisi, sous les fours rouillés, sous les sacs poubelles éventrés, un frigo plein de disques, un autre frigo plein de pourriture,  un poster de chaton, une petite fille en robe bleue qui cueille des coquelicots, des centaines de fleurs en tissu, des nains de jardin, des vases chinois, Tintin sous une sorcière rouge, un orgue, des toilettes souillées, brisées, il ne reste qu'une partie de la cuvette, inutilisable, un très vieil album de Mickey sans couverture, la baignoire remplie de cartons d'emballages vides, un téléphone piétiné, plus de sol visible. Pelleter. Jeter. Le bruit des choses qui tombent dans l'oubli définitif et s'y brisent. Trois camions-bennes. 1m20 de détritus dans la cuisine. Archéologie ; sous les couches parfois des trésors, un vieil armagnac, une bassine en cuivre. Des coups au cœur : les rideaux de cuisine cousus par ma mère il y a presque 40 ans ; leurs carreaux rouges et blancs à l'époque, pour aller avec le sol qui revoit petit à petit le jour et dont on ne sait plus la couleur. Maman ne te réveille pas, ne regarde pas. Les porte-plantes que tu accrochais au balcon, rouillés sous le tas, le chien noir et blanc en faïence, celui avec un long cou et un collier rouge, qui trônait sur la commode du fond du couloir, intouché dans sa tombe ; les tournesols de Vincent, dans leur cadre doré, les lettres encore sous enveloppes tachées… L'évier, maman, l'évier. Tu te souviens de la petite friture qu'on ramenait avec papa ? que tu vidais sur l'évier, la choucroute que tu y lavais, le linge que tu y tordais... L'évier, la vaisselle, ton dos en blouse fleurie, le produit vert pour faire des bulles, l'évier maman... 3 centimètres de quelque chose qui ressemble à du mazout, des verres, des couverts englués, l'odeur. Ali tient la pelle de chantier, il brise le tas, j'ouvre les sacs de 100 litres, je les lui tends, penchée, il remplit, je prends parfois les gravats sur les pieds, je tends la main au passage pour sauver ce qui peut l'être. Il ordonne "on change de sac", je perds mes gants trop larges qui tombent souvent. Des larmes montent. Alors il me dit : "j'ai déjà vu pire" et j'ai envie de l'embrasser pour ce mensonge-là. On boit du café de la thermos. Il me tend des bières de 10 ans trouvées dans le crassier, les restes des étiquettes sont illisibles : "elle est toute fraîche !" Et je ris aux éclats. Je mouche noir, je tousse. Ali a un masque et pas moi. En rentrant, tout les vêtements de chantier à la machine, sous la douche, de longues minutes, toute l'eau se confond. Mal. Un voyage dans le temps, trente-trois ans en arrière, pour s'apercevoir que désastre il y a bien eu, que l'enfance a été broyée. Les fleurs sur la tapisserie en lambeaux en attestent, c'est là que j'ai grandi. Dévasté le passé. Il faut nager en eau profonde désormais, sans pause, sans le secours de souvenirs intacts ou rêvés comme tels. La réalité toute crue, la folie et le présent ont imprimé de leurs doigts crasseux les photos.

Je me souviens encore de ce jour de janvier 1976 où il a basculé, mon yéti de frère. Il est entré dans cette même cuisine, qui sentait encore bon le repas de ma mère, nous étions autour de la table, l'école allait reprendre, le chat ronronnait ailleurs, son ventre était plein comme les nôtres, chaud aussi. Il a hurlé subitement des horreurs, que ma mère était une putain et la Vierge Marie, qu'il était Dieu et moi le diable, il a dit qu'il avait eu un accident de la route, 15 jours plus tôt, et que depuis il ne dormait plus ; mon frère de 26 ans que je ne connaissais pas a crié aussi qu'il avait un frère jumeau de 18 ans et venait de le découvrir (je me souviens que je me suis imaginé ce frère miraculeux, que j'ai été contente un instant que quelque chose arrive, un nouveau, juste avant de me dire que c'était impossible). Il vociférait à en cracher, j'ai reçu des postillons, on a dû l'entendre partout, vous ne vous en souvenez pas ? On m'a mis un Tintin dans les bras (ma sœur ?), ça devait être "le sceptre d'Ottokar", je crois. J'ai traversé le couloir pour aller chez la voisine, madame B. En passant devant la salle à manger, j'ai aperçu mon père sur le balcon, penché par-dessus la rambarde. Il s'est retourné, j'ai vu qu'il pleurait. Papa ! Plus tard, ils ont emmené mon frère qui hurlait toujours, des sirènes et des gyrophares, la camisole. Je n'ai rien vu. Je relisais Tintin pendant que madame B. se mouchait, elle nous aimait bien.

deusmoi01

L'enfance jusqu'alors était une terre plate et minuscule qui miroitait au soleil comme un plateau d'argent ciselé que l'on aurait porté, à travers un jardin, jusque sous l'ombre tiède des arbres ponctuée de lumière en gouttes. La main qui tenait le plateau semblait ne devoir jamais faillir. Il y avait eu une bosse sur le chemin, les larmes de ma mère une seule fois, quand la sienne était partie, mais le plateau s'était vite stabilisé. Dessus tout brillait, mon léger monde en cristal. Le bloc blanc et bleu, ma sœur de 10 ans mon aînée qui était la plus belle et à laquelle j'offrais des fleurs de pissenlit, le mini-vélo Peugeot, les buissons sous la voie ferrée, les prés derrière, le plongeoir au loin. La vie était un carré de soleil  sur une pelouse, un soir d'été, il y faisait tiède. J'étais tombée, on m'avait poussée dans les orties, et puis sur le macadam, il ne faisait pas bon être bonne élève ou bien habillée au bloc, j'avais saigné derrière la tête, j'étais restée deux jours et deux nuits à dormir et on avait cru que je dormirais toujours. Mais je m'étais réveillée (je crois ?). J'avais trouvé un oiseau au ventre brûlé dans une boîte de conserve ; la vie était un songe qui toujours redevenait lisse et brillant, les pierres y étaient vite avalées sans troubler la surface, l'oiseau trouvé froid dans une boîte de conserve, conduit chez le radiologue du bout de la rue, posé sur son paillasson, sauvé 

sûrement par tous ces gens en blouses blanches, ramené de parmi les oiseaux morts torturés après le coup de sonnette et ma fuite. Mon père si gentil et toujours fatigué ne partait pas puisque je lui demandais de rester, je cachais son manteau. Ma mère ne finissait jamais par faire "les papiers du divorce", elle se contentait d'allonger le Kiravi avec de l'eau et de faire des marques sur les bouteilles. Je mangeais de l'herbe, je suçais des cailloux, j'apprenais des poésies, j'élevais des escargots et des grillons, j'attrapais dans des verres retournés des sauterelles que je libérais tout de suite, affolée par leurs bonds, des chenilles vertes glissaient velours sur mon bras, je descendais un carton plein de déguisements, théâtre avec les copines, j'aimais le son des talons de ma mère sur la route, j'appuyais ma joue à la chemise à carreaux de mon père, je sentais le tabac des gauloises dans sa poche-poitrine, je regardais de tout près son œil si pâle, la fragilité de goutte de savon de son globe oculaire saillant. Je pensais que nous mourrions tous ensemble, en voitu

re, sans rien sentir, un jour lointain dont je n'avais pas peur. La rue des Prés se déroulait sous mes chaussures vernies, au centre du plateau d'argent. Un long chien noir et luisant aboyait derrière une grille rouge quand je me rendais à l'école, alors je mettais un pied sur la route, le printemps revenait vite et la fête foraine aussi, j'avais de nouvelles chaussures jaunes comme des poussins de Pâques. Sur mes robes, des fleurs. Du sable plein les cheveux quand je rentrais du bac à sable du deuxième bloc où j'avais creusé des souterrains, ma main gauche rejoignant la dr

J'apercevais des arabesques de soleil, des rayures d'ombre sur les murs, j'avais parfois mal au ventre et je buvais alors de l'eau de

deuxmois05

 fleur d'oranger, mon père posait sa main sur moi tandis que ma mère remuait le sucre dans le verre, le chant de la cuillère qu'on tape sur le rebord du verre pour bien l'égoutter. Flo au quatrième que j'allais chercher pour jouer, que je mettais en pyjama avant que ses parents ne l'appellent, pour qu'elle r

este dormir, ma meilleure copine de Flo, ma promesse de Flo, les poupées autour de la table pour la classe, le chat qui faisait rouler mes crayons p

ar terre, mes colères de maîtresse d'école intraitable, voire un peu sadique, mes mensonges démasqués, mes rêves de danseuse. Les rédactions que la directrice  lisait à toute la classe, le tableau qu'elle me laissait laver, et puis essuyer, et puis relaver et puis essuyer à nouveau pendant le cours de sport. Toujours la joie de rentrer, le soulagement, au septième étage le nid ciré, le jeu : deviner ce qu'avait préparé ma mère, juste au fumet : imbattable. Quand il y avait du vent, le sifflement aigu contre les volets, dehors le danger. Les couchers de soleil sous le gilet crocheté maison, depuis les géraniums rouges et blancs, laoite à la fin, sous les grains, la reconnaissant à peine ; quel est cet animal que je touche de l'autre côté du monde ? On traversait parmi les grillons pour aller à la piscine. Le paradis a une odeur de chlore et de crème solaire mêlés ; orange : bouée, robe de ma mère, maillot de bain ; bleu : mes yeux et les leurs, l'eau à travers les grilles qui frémit et appelle mon corps, les portes des cabines ; sons : les pieds nus encore mouillés qui courent sur les pavés, les cris, la planche à 1 mètre sur laquelle un jeune homme prend son élan en sautant, les abeilles et les chuchotements, le chuintement des gouttes restées dans l'oreille droite. A travers l'eau, le ciel, sous l'eau le bruit des pieds qui se posent sur l'échelle.

vue sur toute la ville et bien plus loin encore. Des marrons brillants comme de petites planètes dans les poches, des feuilles cramoisies mises à plat entre les pages des livres, les sapins jusqu'au plafond avec les bougies qu'on pinçait doigts mouillés, pour les éteindre, et puis la neige sur laquelle je me couchais, bras en croix, cachée derrière le bloc où mes parents n'avaient pas de fenêtres. Allongée sous les flocons, langue sortie, le corps qui s'enfonce, le crissement que ça fait, un bruit de cuir et de coton, juste avant l'immobilité rentrer trempée, toujours rentrer, en courant, vite vers le poêle, le "continu", avec le seau à charbon à côté. Au chaud.

Tout ça sur un petit plateau dont je ne voulais pas connaître les contours.

En janvier 1976, juste avant le déménagement et le collège, mon frère a volé le plateau d'argent, s'en est saisi violemment, l'a renversé d'un coup d'un seul, fracassé. Il a dansé longtemps un gigue folle sur les débris.

Nous sommes partis du bloc, il y est resté, a refait l'œuf entre deux crises, deux délires, deux internements, les menaces de mort, les évasions, le harcèlement, la nuit son doigt sur la sonnette et ses cris de rage, les imprécations. Se réfugier au grenier dans les bruits des bêtes et des fantômes qui y nichent mêlés à celui de nos coeurs qui pulsent, trop rapides sous nos peaux de papier. L'œuf a fini par le dévorer, l'appartement est devenu tombeau, sanctuaire, dans le salon le buste géant de Toutânkhamon sous la dentelle des araignées fossilisées (les voisins qui passent voir quand le passage est fait : "oh il a des belle choses tout de même !") avait l'air d'apprécier la mort qui lui tenait compagnie. Tant pis pour le pharaon, j'ai fait reculer la mort d'un quart de pas, elle s'est roulée en boule dans un coin, sous le flipper ou l'horloge comtoise, peut-être dans la chambre du fond, sûrement, celle que je n'ai pas pu débarrasser. Oh, je ne me fais pas d'illusion, elle ne dort que d'un œil, elle est bien là qui attend. Nous avons rendu à mon Diogène de frère une cuisine, une salle de bains, un lit avec une couette, des toilettes immaculées. Il est rentré de l'hôpital. Il a vomi dans l'évier neuf et est allé se coucher avec ses chaussures dans les draps propres. Il recommence à empiler. Déjà. Les lecteurs DVD, les nounours, les lampes, les nains de jardin, les pendules toutes arrêtées. Cinq postes de radio dans la cuisine, derrière la porte des achats insensés. Mais il prend ses médicaments, même s'il fait descendre ceux contre le diabète avec du soda turc à la fraise. Il a l'air content. Il ne sait pas encore que nous venons de faire un signalement au Procureur pour qu'il saisisse le juge des tutelles.

Pendant toutes ces semaines sans mots, il y a aussi eu les 50 ans de mon-mari. Mon-mari a 50 ans. Qui y croirait ? J'ai fait semblant, moi, mais pas une minute je n'ai marché. Il a 28 ans, mon-mari ! A vie dans son gilet brun de mai. Cachés les invités derrière la mairie, dans la salle jaune. Cachée la nourriture préparée chez Flo pendant toute la semaine, en douce, les cakes, les feuilletés, les gâteaux. Cachés le vin, les assiettes, le tire-bouchon. Panne de voiture : "au secours, j'ai besoin de toi ! Cette saleté a fini par lâcher ! Viens viiiiite !". Mon-mari qui arrive aussitôt, sans manteau, affolé par mon affolement, me trouve en colère et triste (Sarah Bernhardt !) près de ma voiture en travers du parking vide, qui interroge "qu'est-qui est arri… ?" ; il entend la guitare électrique, il me regarde, soupçonneux, je souris vaguement, hausse les épaules. Dans son œil : "qu'est-ce que tu as encore inventé ?". Je murmure : "va vo

ir". Il entre dans la salle et ressort aussitôt. Il n'en revient pas. Les yeux brillent. On rentre ensemble, les amis, la famille, tout le monde ou presque est là. Le yéti est en fugue, je le retrouverai dans l'après-midi, sa maman est en réanimation mais hors de danger, on ne lui dira que le soir. Pour la journée, juste : "elle a la grippe ". Mon-mari est épaté, heureux : "Mais ! Comment ? pourquoi ? et vos voitures elles sont  où ? Oh !". Plus tard on ira lui chercher sa guitare et le piano de Sara. Oh Happy Day.

deuxmois03

 

 

 

Autre joli moment,ce miracle en expansion qui me tient debout : ma fille chante. Merveilleusement. Sa voix fait le silence. Elle commence à accepter et à dompter sa fra gilité. Alliée à sa très grande force, paradoxe, ça donne une voix qui brise les cœurs les plus glacés, ramène à la douceur,  à la beauté. M'accrocher à ce concert au milieu du chaos, un moment de grâce, une jeune fille un peu décoiffée aux joues roses et aux yeux en miroir de ciel. La métamorphose devant le public. Elle était Solveig dans sa longue robe et chantait la musique de Grieg, les mots d'Ibsen devenus siens, sa passion indéfectible, son espoir entier, sa foi en l'amour éternel. Son âme s'envolait, tendue en notes hautes, plus haut que le plus haut des nuages. Elle a percé le toit, on a vu la nuit au-dessus de nous, plei

ne d'étoiles, avec l'aube derrière. Elle était la fée et la branche, la femme, l'oiseau. Si belle ! Si belle quand elle chante. Un secret, un voile qui s'écarte. Les gens frissonnent. On pleure. La voir s'en aller, n'appartenir à personne et en être parfaitement, miraculeusement, heureuse. Au-dessus des ruines, caresser du regard son ventre blanc qui nous survole, espérer que le vent la porte toujours plus loin. Il y a une semaine, elle a eu 17 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
G
C'est marrant, nous avons toi et moi le même frère. Ok, c'est pas marrant en fait.<br /> <br /> Eh bien, bons anniversaires.
T
Toujours aussi émouvant, cela fait un bien fou, souvent (mais des fois pas, cela déprime) de passer chez toi...
B
tout ce qui ne se dit pas et qui est dit et si bien dit<br /> texte qui me bouleverse, bien sûr, à plusieurs endroits pareils
T
Bon, j'ai encore les larmes aux yeux...l'impression depuis que je te lis que tu te réconcilies, que c'est plus doux, moins violent, violent de brutal, comme un coup qu'on reçoit. Et puis on y croit à ce bonheur, passé et présent, tu le vois, tu nous le montre. C'est bien...
L
C'est beau Annie de savoir parler de son enfance, et cette fin sur le chant de l'enfant, quels trésors.
Lenverre
Publicité
Newsletter
Lenverre
Derniers commentaires
Publicité